ADIDAS ROAD TO RECORDS 2025 : Deux jours au cœur du siège Adidas

Fin avril, on a eu la chance d’être invités à Road to Records, l’événement annuel organisé par Adidas au sein de son siège à Herzogenaurach, en Allemagne. Deux jours de rencontres, de présentations produits, et de course — dans un cadre pensé pour mettre en lumière la vision de la marque sur la performance, l’innovation, et le futur du running.

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On Your Marks

5/1/20259 min read

Fin avril, On Your Marks a été invité par DISTANCE (❤️) à Herzogenaurach, au siège mondial d’Adidas, pour participer à l’édition 2025 de Road to Records, un événement qui mêle innovation, rencontres et compétition de très haut niveau. Pendant deux jours, Adidas ouvre les portes de son campus à ses athlètes, partenaires, médias et équipes internes pour partager sa vision du running d’aujourd’hui — et de demain.

Un format hybride, entre showroom et course d’élite

Road to Records est un événement un peu à part dans le paysage du running. Ce n’est ni un salon professionnel, ni une compétition au sens classique du terme. C’est un format hybride pensé pour créer un espace d’échange autour de la performance, de la technologie, du design, mais aussi des valeurs de la marque. Le programme s’articule autour de trois axes :
– des présentations produits en avant-première, ainsi que des ateliers sur la prochaine collection
– une visite du siège et des installations, et des rencontres avec les athlètes
– et surtout une journée de course rythmée par des épreuves élites et grand public.

Pro Evo 1 & Evo SL – Ouverture vers le grand public.

En 2023, Adidas a lancé une chaussure révolutionnaire : la Adios Pro Evo 1. Véritable bombe de performance à 138 g en taille 42, c’est l’un des modèles les plus légers jamais vus sur le marché.
Nouvelle mousse, structure carbone, nouvelle technologie de grip… la marque a poussé tous les curseurs de la performance à fond pour donner naissance à ce modèle. Le seul point négatif : son prix (500 €), le prix à payer pour s’offrir ce qui se fait de mieux. Pendant longtemps, ce tarif a semé l’incompréhension totale auprès du grand public, qui s’est senti exclu de cette avancée.

En 2025, la marque a donc pris la décision de sortir une chaussure grand public, accessible, performante, qui reprend tous les enseignements issus de la Pro Evo 1 : la Evo SL.
Légère, équipée de la mousse Lightstrike, dotée d’un excellent grip, dynamique — et proposée sur le marché à 150 € — une très bonne nouvelle pour tous ceux qui voulaient goûter à cette nouvelle proposition. On en a d'ailleurs reçu une paire, on vous partagera très bientôt notre retour complet sur cette EVO SL.

Supernova – Le retour du confort assumé

L’autre axe fort de la présentation concernait la nouvelle Supernova, une chaussure pensée pour remettre le confort au centre d'une chaussure. Les premières Supernova ont rencontré un bon succès, mais la promesse (le confort) n’avait pas été suffisamment respectée selon les coureurs. Il était temps pour Adidas de retravailler ce modèle pour qu’il délivre le confort et la protection attendus par les coureurs. Ce modèle fait un vrai virage visuel et technique par rapport à ses versions précédentes : plus de stack, une mousse plus douce, un look plus cohérent avec la promesse faite. Nous n’avons pas eu le droit de prendre de photos, alors il faudra être un peu patients avant de pouvoir découvrir cette nouvelle version !

Le travail que la marque aux trois bandes a fait sur la Supernova a été de la rendre fonctionnellement, mais surtout visuellement confortable. Adidas parle de “confort intuitif” — c’est-à-dire un confort qui se ressent dès la première prise en main, sans explication nécessaire. En clair, une chaussure qui a enfin “la tête de l’emploi”.

Une nouvelle silhouette mystérieuse : entre concept et expérience

La grande surprise et exclusivité de ce sommet Adidas a été la présentation d'une nouvelle gamme entière de chaussures. Évidemment, là encore, nous n'avons pas pu prendre de photo ou de vidéo de ces modèles, mais ça a l'air vraiment dingue.

Parmi les éléments plus mystérieux de l’événement, un prototype était présenté comme “not a range, not a shoe, not a technology… but an experience”. Un gros volume, un design ultra sobre, une géométrie très protectrice, et surtout une promesse de confort maximal.

Le brief annoncé était le suivant : les études ont montré que la joie de courir était directement linéaire au retour d’énergie, au dynamisme de la foulée. Adidas a donc voulu pousser les curseurs à fond en apportant un amorti et un retour d'énergie maximaux avec un poids minimal. Recréer ce sentiment de "bondir" à chaque foulée.

Nom encore confidentiel, pas de date de sortie officielle, mais une intention claire : créer un nouveau type de relation au produit, plus émotionnelle, moins technique. À suivre de très près.

Une plongée dans les archives – Trois bandes et semelles expérimentales

Une partie de l’événement était également consacrée aux archives d’Adidas. L’occasion de revenir sur l’histoire de la marque, ses symboles et ses nombreux essais techniques parfois méconnus.

Les origines d’Adidas : une histoire de famille et d’innovation

Adidas trouve ses racines dans l'Allemagne d'après la Première Guerre mondiale. En 1924, les frères Adolf ("Adi") et Rudolf Dassler fondent la "Gebrüder Dassler Schuhfabrik" (Usine de chaussures des frères Dassler) à Herzogenaurach, en Bavière. Leur objectif : fabriquer des chaussures de sport de haute qualité pour améliorer les performances des athlètes.

Leur notoriété s'accroît considérablement lors des Jeux olympiques de Berlin en 1936, lorsque l'athlète américain Jesse Owens remporte quatre médailles d'or en portant des pointes conçues par Adi Dassler.

En 1949, suite à une rupture entre les deux frères, Adi fonde Adidas (contraction de "Adi" et "Dassler") et enregistre officiellement la marque.

Les trois bandes : un symbole né de la visibilité

Les trois bandes emblématiques d’Adidas n’avaient à l’origine aucune fonction technique. Leur but était purement visuel : créer un contraste fort sur les photos en noir et blanc de l’époque, pour que les chaussures soient facilement identifiables.

Le musée Adidas, l'évolution des modèles de running

Une course pour marquer les esprits

Road To Records, c’est avant tout ça : une course. Ou plutôt six. Organisées le samedi matin, elles constituent le point culminant de l’événement. Le principe est simple : réunir les meilleurs athlètes de la marque sur un parcours ultra rapide, dessiné directement autour du siège d’Adidas à Herzogenaurach, pour leur offrir les conditions idéales afin de battre des records.

Au programme : trois distances (le mile, le 5 km et le 10 km), chacune déclinée en version hommes et femmes. Un format court, dense, taillé pour la performance et le spectacle. Pour Adidas, l’enjeu est clair : faire tomber des chronos, attirer l’attention du monde du running… et mettre en avant ses produits.

Et ça fonctionne. L’édition 2025 n’a pas déçu. Le grand moment de la matinée ? La performance d’Agnes Jebet, déjà détentrice du record du monde du 10 km (en course mixte), qui a signé un nouveau record du monde en 29’27, cette fois en course 100 % féminine (women only). Une démonstration de force, mais aussi une belle vitrine pour Adidas, puisque l’athlète était équipée de la dernière Adizero Adios Pro Evo 2, leur modèle le plus avancé.

Derrière Jebet, d’autres coureurs ont brillé : plusieurs records personnels et nationaux ont été battus sur cette matinée. On a senti une réelle énergie collective, comme si tout le monde venait avec l’envie de repartir avec un chrono historique.

En résumé, Road To Records, c’est plus qu’une course : c’est un moment pensé pour inspirer, pour faire du bruit et pour positionner Adidas, non seulement comme une marque de performance, mais aussi comme une marque qui met ses athlètes au cœur de son projet.

PRO EVO 2 : SUPRISE ET TEST EXPRESS

Road To Records, c’est aussi devenu le théâtre idéal pour créer des moments produits. Cette année, l’événement a coïncidé avec la toute première présentation publique de la Pro Evo 2, deuxième génération de la chaussure la plus audacieuse d’Adidas.

Encore officiellement indisponible à la vente, la Pro Evo 2 n’était visible que pour un petit cercle de médias, créateurs et partenaires triés sur le volet. La marque a profité de cette vitrine mondiale pour orchestrer une montée en tension parfaite autour du modèle. Une poignée d’exemplaires ont circulé discrètement pendant le week-end, suscitant fascination et débats. On a eu la chance de l’avoir en main le premier jour : même design minimaliste, même approche radicale, mais une sensation globale de raffinement. Plus aboutie, plus propre. Une V2 dans l’esprit, mais dans la continuité de ce que proposait déjà la première version.

Et puis, il y a eu le coup de théâtre.

Le samedi après-midi, juste après la course élite, c’était au tour du 5 km open. Un format plus grand public, auquel participait l’un de nos membres. Une heure avant le départ, il apprend qu’il a remporté le tirage au sort auquel il s’était inscrit la veille… et repart avec une Pro Evo 2 flambant neuve dans les mains. Ni une, ni deux, il décide de les enfiler pour courir. 

Il a fait dédicacer sa paire par Haile Gebrselassie, une légende du marathon.

Voici son retour, à chaud, avec à peine 5 km au compteur : 

"Ce qui m’a le plus marqué, c’est le poids. 140 grammes en 42, c’est juste irréel. Le cerveau bugue un peu au moment où tu la soulèves : visuellement, avec son stack, son gabarit, tu t’attends à une chaussure classique. Mais en main, c’est comme une coquille vide. Ça m’a rappelé les toutes premières Hoka, quand personne ne comprenait comment un truc aussi gros pouvait être aussi léger."

Sur la route, la paire se fait oublier. Littéralement :

"J’avais vraiment la sensation de courir sans rien aux pieds. Elle est protectrice, on sent bien l’épaisseur de la mousse. Aucun inconfort, aucune gêne. Et surtout, je pense que c’est une chaussure qu’on peut emmener sur toutes les distances. Y compris le marathon, sans trop taper dans la fatigue musculaire."

Le confort surprend également :

"Sur ce genre de chaussure très performance, on s’attend souvent à quelque chose de rigide ou de très pointu, pas confortable. Là, pas du tout. Bien sûr, on n’est pas sur le moelleux d’une Invincible, mais on est clairement au-dessus des standards habituels pour ce type de modèle."

Côté dynamisme, le retour est plus nuancé :

"Oui, c’est dynamique. Clairement. Mais est-ce que ça surpasse une Deviate, une Pro 4 ou une Vaporfly ? Pas sûr. Disons que ça ne m’a pas transcendé. J’ai connu des paires qui m’ont plus marqué de ce côté-là. Il faudra que je l’essaie sur des sorties plus longues, avec plus de repères. Est-ce que cela vaut 500€... j'ai besoin de plus de temps pour en être peut-être convaincu..."

Ce que tout le monde semble s’accorder à dire, c’est que le vrai game changer ici, c’est le poids. La légèreté déconcertante de la chaussure en fait un objet unique, presque conceptuel, mais étonnamment utilisable. Et ça, c’est peut-être ce qu’Adidas cherche à prouver.

Une review plus complète sortira bientôt sur le site, avec plus de recul et plus de kilomètres dans les jambes. Mais cette première prise en main confirme une chose : la Pro Evo 2 ne laisse personne indifférent.

Le running s'annonce de plus en plus passionnant !

Difficile de résumer ces deux jours à Herzogenaurach. On y a vu beaucoup de choses, on en a appris encore plus, et surtout, on a ressenti cette énergie si particulière que seuls les grands événements savent transmettre.

Road To Records, c’est bien sûr un événement de marque — bien ficelé, bien pensé, avec tout ce qu’il faut pour créer de l’engouement. Mais au-delà de la communication, on a surtout vu une vraie passion pour le running, une volonté de repousser les limites, et un aperçu très concret de ce que pourrait être le futur de la performance.

Entre les annonces produits, les échanges avec les équipes, les discussions en off avec d'autres passionnés et ce moment suspendu lors de la course élite… on repart avec la sensation d’avoir assisté à quelque chose de rare. Et avec un paquet de questions en tête.

La suite arrive vite. Et si le futur du running continue de s’écrire à ce rythme-là, on sera là pour le raconter.