Meeting National de l’Est Lyonnais (MNEL) 2025 : L'âme de l'athlétisme
Le MNEL 2025, c’est plus qu’un meeting : une communion entre athlètes, public et passion. Découvrez les plus belles histoires de cette édition inoubliable à Décines.
ARTICLE
On Your Marks
7/9/20256 min read


INTRODUCTION
Il est des endroits, des événements où l’athlétisme redevient ce qu’il devrait toujours être : proche, vibrant, humain. Ce week-end, à Décines, on a assisté à l’un de ces instants suspendus, à la croisée du haut niveau et de la simplicité, où tout le monde court sur la même piste, sous les mêmes cris, avec la même intensité.
Le Meeting National de l’Est Lyonnais, le MNEL, a une nouvelle fois fait chavirer nos cœurs de passionnés. Porté par le club du DMA (Décines Meyzieu Athlétisme) et toute l’équipe de l’infatigable Bastien Perrault, ce meeting nous rappelle qu’un événement peut être “modeste” par sa structure, mais gigantesque par son impact.
Et croyez-nous, l’impact du MNEL a été immense — tant sur le plan des performances que des émotions.


Un meeting pas comme les autres
Le MNEL, ce n’est pas un meeting comme les autres. Ce n’est pas Charléty, ce n’est pas la Diamond League, ce ne sont pas les projecteurs des grandes arènes, les protocoles stricts, les barrières de sécurité, ni les stars intouchables qu’on aperçoit derrière une tribune ou à travers un écran géant.
Au MNEL, on est au bord de la piste, littéralement. Le coureur que vous encouragez passe à un mètre de vous. Vous pouvez lire son regard, sa grimace. Et lui peut entendre vos cris d’encouragement dans la dernière ligne droite. Dans cette même scène, on peut croiser Yann Schrub qui observe avec attention des coureurs d’un niveau régional se disputant la victoire sur un 1500m, pendant qu’à quelques mètres, des coachs partagent une barquette de frites en toute simplicité.
C’est ça, le MNEL : le monde pro et le monde amateur réunis dans une même journée, sur une même piste, avec une proximité qui fait chaud au cœur. On a vraiment l’impression d’assister au grand repas annuel de la famille athlétisme. On y retrouve des amis, des rivaux, des athlètes venus des quatre coins de France. Comme les championnats de France de cross, le MNEL est devenu un rendez-vous qui nous reconnecte à toute une communauté.


Un meeting très bien ficelé
Le meeting démarre tôt dans l’après-midi. Les séries s’enchaînent, toutes distances confondues, avec des objectifs très variés : battre son record pour un(e) athlète départemental(e), décrocher les minima pour les championnats de France jeunes, faire un dernier test avant la trêve… ou tout simplement se faire plaisir dans un cadre mythique. Avec le soutien de Distance et Asics, le meeting met à disposition un grand nombre de lièvres pour garantir des allures millimétrées. Et ça, en tant que coureurs, on le savoure. Même avec un niveau modeste, on a l’impression de vivre une expérience pro.
Et puis, au fil des heures, l’intensité monte. Les chronos descendent. La lumière baisse, mais les décibels montent. Le meeting bascule peu à peu dans sa version "élite" : les pointures arrivent, les têtes connues, les athlètes venus chercher une perf, une qualif, une réponse à leurs investissements et leurs sacrifices.
Ce qui est génial dans la construction du MNEL, c’est que la température monte sans jamais casser le rythme. Pas de pause, pas de rupture : les courses s’enchaînent, l’ambiance s’affole naturellement. C'est comme dans une fête, l'ambiance monte, mais impossible de remarquer le môment précis ou finalement, tout le monde se met à danser.
Tout le monde est là, ensemble.La base et le sommet de la pyramide de performance cohabitent sans filtre. ll n’y a pas de traitement de faveur selon le niveau : on partage tous la même piste, la même lumière, les mêmes applaudissements. C’est rare et c'est très cool.


Des performances et des histoires
Mais ce qui rend ce meeting vraiment unique, ce sont les histoires humaines qu’il révèle. Chez On Your Marks, on en est convaincus : derrière chaque chrono, il y a un récit. Et quand on arrive sur un grand meeting comme le MNEL, on imagine toujours un immense “livre d’or” dans lequel chaque athlète vient écrire sa petite histoire. (ce que devraient d'ailleurs inclure les organisateurs dans les meetings !)
Pour nous, le MNEL est un roman collectif, tissé de moments partagés, d’exploits personnels, de rebondissements inattendus. Et parmi les histoires auxquelles nous avons eu la chance d’assister, certaines nous ont profondément touchés. Elles nous ont mis du baume au cœur, elles nous ont rappelé pourquoi on aime tant ce sport.
Imad El Goumri : C’est sans doute l’un des plus beaux retours de l’année. Après près de 20 mois de galères – deux fractures de fatigue, deux inflammations, une déchirure – Imad El Goumri, espoir de l’AS Pierrefitte, n’avait couru que trois 5 000 m depuis novembre 2023. Et pourtant, à Décines, il a retrouvé la lumière : 13’42’’81, soit le niveau de performance requis pour les Europe U23, obtenu in extremis avant la fin de la période de qualification. Une course pleine de maîtrise et d’émotion, qui fait de lui le 20e meilleur performeur français U23 de l’histoire. Une récompense largement méritée.
Alois Abraham : Il n’a que 16 ans, mais il court déjà comme un grand. Le cadet du Muret AC, Aloïs Abraham, a encore frappé fort sur le 3 000 m du MNEL, en bouclant la distance en 7’58’’42. Il était au micro d’On your Marks la veille du meeting, très calme et serein il nous avait annoncé vouloir briser cette barre mythique. Parole tenu pour ce jeune homme qui marquera à coup sur l’histoire de notre sport. Une performance exceptionnelle pour son âge, qui confirme qu’un talent brut est en train d’éclore. Vue sa maturité en course et sa régularité, l’avenir lui tend les bras. Une course qu’on n’oubliera pas de sitôt.
Tanya Bouet : Comment ne pas en parler !
Pour nous C’est une des histoires les plus folles du meeting. Il y a un an, Tanya Bouet courait le 3 000 m steeple en 11’08. Cette saison, elle découvre vraiment la discipline... et trois courses plus tard, elle explose son record en 10’01’’97 à Décines, validant les minima pour les Europe U23. Une progression fulgurante — tellement fulgurante que ce sont les commentateurs du meeting eux-mêmes qui lui ont annoncé, en interview, qu’elle venait de réaliser les minima ! D’abord persuadée qu’ils s’étaient trompés de personne, Tanya en est restée bouche bée. Mais non : à 21 ans, la sociétaire d’Aix-les-Bains ira bel et bien aux Europe U23 cet été, avec le maillot bleu sur les épaules.
Des belles histoires, il y en a plein. Que ce soit Tessa Lax, Yann Schrub, Pierre Boudy, Jordan Terrasse, Bérénice Fulchiron, Emma Charlet – pour ne citer que les plus connus – vous avez été nombreuses et nombreux à nous faire rêver ce samedi.


VENEZ VIVRE ET REGARDER DE L'ATHLETISME
Ce qu’on retient du MNEL 2025, ce ne sont pas que des chronos. Ce sont des regards, des silences avant le départ, des cris dans les 300 derniers mètres, des tapes dans le dos, des sourires fatigués mais fiers, des larmes de joie après un moment de vie fort, ou de tristesse, quand le résultat n’a pas été à la hauteur de l’attente.
Un meeting comme celui-là, il en faudrait plus. Tous les week-ends, partout en France. On sent que l’athlétisme vit un nouveau souffle : par son niveau, sa densité, sa médiatisation. Dans les années 80-90, les "soirées" battaient leur plein dans toute la France. Puis les années 2000 ont tout ralenti, laissant survivre quelques meetings historiques et les légendaires soirées de Saint-Maur. Mais aujourd’hui, cette fièvre du meeting renaît peu à peu.Et même si ce ne sont que les débuts, ouvrez les yeux sur les petits meetings qui émergent près de chez vous.
Et si vous rêvez d’en organiser un… faites-le. Les coureurs ne pourront que vous en être reconnaissants.
Merci mille fois au MNEL pour ce moment. Merci aux bénévoles, aux partenaires, aux juges, aux familles, aux organisateurs, aux speakers, aux athlètes.
Merci pour cette version de l’athlétisme que vous nous offrez. Et à l’année prochaine, évidemment.

