PARIS 2024 : LA FLAMME QUI NE S'ETEINT PAS
On Your Marks a passé une semaine à Paris pour suivre l'athlétisme aux Jeux Olympiques de Paris 2024. On vous raconte toute notre expérience.
ARTICLE
Mathis Lenas
8/14/20244 min read


La flamme qui ne s'éteint pas
Avant toute chose, sachez que cet article n’en est pas vraiment un. Il s’agit plus d’un billet de blog que d’un véritable article. Si vous voulez rattraper les faits marquants de ces olympiades en athlétisme, je vous invite à lire le travail de personnes beaucoup plus compétentes que moi, comme Linford Dirou de chez Stadion ou Romain Donneux et Paul Bonnaud de chez L’Équipe, qui ont couvert l’événement d’une main de maître.
Non, aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous, les lecteurs d’On Your Marks et les fans d’athlétisme, les sentiments forts avec lesquels je suis reparti de la capitale après une semaine à m’imprégner de l’événement. Évidemment, il ne s’agit là que d’un avis, qui n’a pas plus de valeur que le vôtre, raison pour laquelle vous pouvez contacter On Your Marks pour nous donner, vous aussi, votre ressenti sur cette semaine d’athlétisme des JO 2024.
Crevons l’abcès tout de suite : d’un point de vue des médailles, nous n’avons pas brillé.
Une seule médaille d’argent sur toute une semaine de compétition, c’est peu, trop peu pour un pays comme le nôtre qui compte des athlètes d’exception, champions et recordmen d’Europe.
Nous aurions pu nous attendre à quelques médailles en plus, si les planètes s’étaient alignées, mais malheureusement ce ne fut pas le cas. Nos hypothétiques chances de décrocher des breloques ont toutes été balayées les unes après les autres (sauf pour Cyrena, que l’on félicite chaleureusement), accomplissant à 99 % la terrible prophétie qui planait autour de l’athlétisme français : ramènera-t-on des médailles à la maison ?
Pour moi, il est totalement exclu d’accuser les athlètes. Pour en connaître quelques-uns, croyez bien que ces athlètes ont donné tout ce qu’il était possible de donner (même parfois plus !) pour revenir avec une médaille. Le problème semble ailleurs, à la racine. Il semble capital d’analyser le problème en profondeur, car lorsque l’on voit les résultats de nos pays voisins (UK, Italie, pour ne citer qu’eux), il paraît aussi urgent que légitime de se demander pourquoi nous sommes tellement à la traîne. Loin de moi la volonté de me livrer à une analyse de comptoir, mais espérons que nos résultats amèneront les bonnes personnes à se poser les bonnes questions pour résoudre le problème.
Bref, la France n’a pas été très bonne en athlétisme, mais à vrai dire ce n'est pas très grave.
Et vous, que vous ont inspiré ces Jeux Olympiques ?


Article écrit par Mathis Lenas


Car au-delà des résultats, ce qui restera gravé, ce sont les émotions brutes, celles qui font vibrer chaque fibre des athlètes que nous sommes, et qui ont émerveillé les novices. Comment pourrait-on ne pas être ému par le spectacle incroyable que nous a livré Alice Finot sur son steeple, occultant totalement les athlètes du podium, ou encore Agathe Guillemot avec son record de France du 1500m en demi-finale ? Ces moments-là, ce sont des morceaux d’histoire, des instants où le temps semble suspendu, où chacun d’entre nous se projette totalement dans les actions qui filent devant nos yeux pendant les quelques minutes ou secondes les plus intenses de la vie de ceux qui sont sur le tartan.
J’ai ressenti une joie intense, celle qui vous saisit quand vous voyez un athlète tout donner, même en sachant que les chances de victoire sont minces. C’est cette même joie qui m’a submergé en entendant 70 000 personnes hurler le nom d’athlètes qui n’avaient que des chances infimes d'accéder à une finale. C’était un cri du cœur, un hommage collectif à l’effort et à la persévérance. Un moment où chaque spectateur devenait acteur, un maillon d’une chaîne d’énergie positive qui portait les athlètes au-delà de leurs limites.
Nous sommes nombreux à être restés particulièrement bouche bée devant la fougue des athlètes féminines. Je dois vous l’avouer, ce sont elles qui m’ont le plus marqué durant cette semaine d’athlétisme. Renelle, Alice, Agathe, Cyrena, Louise, Mékdes, nous les savions fortes, mais pouvait-on l’imaginer à ce point ?
Bien sûr, les moments de joie que nous offrent les jeux s’accompagnent aussi de certaines peines pour les athlètes qui n’ont pas réussi à se qualifier, ou qui ne sont pas allés au bout de leurs ambitions. La carrière d’un athlète est courte et imprévisible. Je n’imagine pas le vide que doivent ressentir certains qui ont tout donné pour cela et qui seront passés à côté de l’occasion de vivre de pareils moments. Il y a de quoi être anéanti.
Parfois courir, on aime un peu moins ça. Parfois nous doutons : à quoi tout cela peut-il bien servir ?
Si demain j’arrêtais de courir, rien ne changerait, le monde continuerait de tourner.
Mais après avoir assisté aux Jeux, tous les doutes ne peuvent être que balayés. Chaque coup du starter m’a rappelé pourquoi nous faisons tout ça. Courir, c’est se rappeler que nous sommes vivants. Nous sommes tous à la recherche de quelque chose, courir est le moyen que nous avons trouvé de nous en rapprocher un peu plus chaque jour.
Dans le train qui me ramène chez moi, je suis sûr d’une chose : même si la vasque ne s’allume que tous les 4 ans, il y a en nous une flamme qui elle ne s’éteint jamais. Puissions-nous l’allumer dans le coeur des autres et particulièrement chez les jeunes générations.
Crédits photo : Simon Ollier
