PRODUCT REVIEW : ADIDAS EVO SL
Découvrez notre test complet de la très attendue paire d'entrainement running Adidas EVO SL.
TEST
On Your Marks
5/10/20259 min read


La daily trainer qui veut aller (très) vite
Il y a quelques semaines, nous avons reçu la EVO SL à l’occasion de l’événement 42, organisé par Adidas et Distance lors du marathon de Paris. Un grand merci à eux pour l’invitation et pour nous avoir permis de tester ce modèle ✌️
Comme toujours, on préfère jouer la carte de la transparence : cette paire nous a été offerte. Chez On Your Marks, on essaie de rester objectifs, francs et honnêtes dans nos tests, et cette revue n’échappe pas à la règle.
On a eu le temps de mettre cette EVO SL à rude épreuve avec plus de 200 km au compteur, sur tout type de séance (footings, tempos, VMA, côtes…) et sur différentes surfaces. On vous dit tout dans cette nouvelle product review !
Contexte :
Quand Adidas a lancé sa fameuse Adizero Adios Pro EVO 1, à 500 €, on s’est tous posés la même question : Pourquoi aussi cher ?
Est-ce le coût de production ? Un taux de rebut élevé ? Une stratégie de marketing pour redéfinir la perception du “prix normal” (250€ paraîtrait alors peu cher) ? Ou un simple effet d’annonce ? Franchement, on n’a jamais eu d’explication claire — on spécule.
Mais une chose est sûre : Adidas a parfaitement compris le jeu. Montrer un modèle aux pieds de leurs élites, créer de la rareté, et ensuite en sortir une version “grand public” plus abordable. Une stratégie classique, mais redoutablement efficace.
C’est ainsi qu’est née la EVO SL, présentée comme la petite sœur de la PRO EVO 1, au tarif beaucoup plus digeste de 150 €. Même look, même shape, mais des matériaux plus accessibles. Est-ce que c'est bien ? Est-ce que ça vaut le coup ? On vous dit tout de cette version censée démocratiser les sensations de course “élite”.




ADIDAS EVO SL
150€ / 220g
ADIDAS PRO EVO
500€ / 138g
ADIDAS EVO SL
Qu'il y a-t-il dans cette nouvelle paire ?
Mousse : LIGHSTRIKE PRO
La meilleure mousse d'Adidas à ce jour. Vraiment amortissante et dynamique, on apprécie. En revanche le nom est "trompeur" car ce n'est pas exactement la même que sur la PRO EVO 1.
Drop : 7mm
Drop standard, rien à signaler de ce coté là. On se sent bien et c'est assez faible donc idéal pour un bon travail de pied. En revanche avec la tendresse de la mousse cela peut donner l'impression d'une cambrure. A essayer.
Semelle : Continental
Adidas nous a habitué depuis des années à la semelle Continental. C'est l'une des meilleures accroche sur le marché, et surtout l'une des plus durable.
Poids : 220-230g
C'est parfait pour une chaussure d'entrainement typée "Daily Trainer" ! Assez légère pour du tempo / VMA et pas trop pour faire des sorties longues.
Prix : 150€
C'est génial, c'est relativement accessible et c'est un prix qu'il est important de conserver dans le paysage du running.




Et sur le terrain ?
DESIGN ET FIT :
Visuellement, on adore. Adidas réussit un vrai coup de maître avec ce design qui joue sur la continuité : les trois bandes s’étirent du mesh jusqu’à la semelle, dans un jeu de lignes qui allonge la silhouette de la chaussure. C’est épuré, ultra reconnaissable, mais surtout très moderne. Pas besoin d’en faire des tonnes : c’est minimal, mais assumé. Une identité forte dans un package sobre — exactement ce qu’on aime.
Côté coloris, rien à redire non plus. Les premières versions sorties jusqu’ici sont à la fois neutres, élégantes et bien équilibrées. Rien de criard, mais assez distinctif pour ne pas tomber dans l’anonymat. Mention spéciale au coloris "triple white" qu’on a pu tester, qui accentue encore plus l’effet visuel du prolongement des bandes.


EN COURANT :
Dès les premières foulées, c’est clair : ça donne envie d’accélérer. Le rocker est bien marqué, la mousse renvoie franchement, et surtout, la légèreté de l’ensemble pousse naturellement à monter en rythme. Ce n’est pas une paire qui traîne au sol : ça relance, ça avance, et ça incite à courir propre.
Oui, l’EVO SL est pensée comme une daily trainer. Mais soyons honnêtes : c’est une daily avec des airs de racée. On sent que c'est la petite soeur de la PRO EVO. Sur footing, ça passe sans souci : le confort est là, l’amorti aussi, et le fit bien pensé rend les sorties cool très agréables. Mais ce n’est clairement pas là qu’elle qu'on en a la meilleure utilisation.
On l’a mise à l’épreuve sur plusieurs types de séances, histoire de voir où elle est la plus pertinente :
Footings lents (4’30 – 5’00/km) → RAS. Le déroulé est fluide, l’amorti reste stable, rien ne bouge. C’est efficace et sans surprise. Pour des sorties longues en revanche pas sûr que ça ne soit le meilleur choix.
Seuils longs (2x4 km à 3’40) → C’est là qu’elle brille. Le rebond est juste ce qu’il faut, pas de mollesse, une transition très naturelle. On a l’impression qu’elle “gomme” la fatigue.
VMA tempo (3x2 km à 3’10) → Belle surprise : la mousse garde du répondant, même à haute intensité. C'est léger, on ne pêche absolument pas pour maintenir l'allure.
300m en 53s et côtes courtes → Bonne réactivité, le grip tient bien, mais on commence à sentir qu’on approche des limites : ce n’est pas une paire de vitesse. Elle répond, mais ce n’est pas son terrain naturel.
Ce qu’on retient au final, c’est que la EVO SL adore les allures seuil. C’est là qu’elle donne le meilleur combo confort / dynamisme / efficacité. Et pour une paire annoncée comme un modèle daily, c’est franchement rare de trouver ce niveau de performance à ce prix-là.
Quand on enfile la paire, le chaussant confirme les bonnes impressions. Pas de mousse inutile, pas de gadget : c’est droit au but. L’intérieur est sobre, bien ajusté, sans point de compression, et surtout sans zones de friction, même sur les longues sorties.
Le mesh utilisé est fin, souple, mais solide. Il épouse bien le pied sans l’écraser, même quand on gonfle un peu avec la chaleur ou la fatigue. La toebox est suffisamment spacieuse pour laisser respirer les orteils, mais sans effet “bateau”. Le volume est bien géré, ce qui permet à la chaussure de rester polyvalente, que vous ayez un pied fin ou moyen.
C’est clair : on n’est pas sur du confort "ultra moelleux" façon CloudMonster ou Hoka Bondi. Pas de sensation de chausson. Mais le maintien est excellent, et le confort global est largement suffisant pour enchaîner les bornes sans y penser. C’est le genre de fit qui s’oublie — et c’est souvent un bon signe.
UPDATE SUR LA MOUSSE :
C’est probablement l’un des plus gros tournants sur cette EVO SL : la mousse. On connaît tous la LIGHTSTRIKE voir la version PRO, présente depuis plusieurs années dans la gamme performance d’adidas. Et soyons honnêtes : jusqu’ici, c’était souvent ferme, voire carrément béton. Il y a bien eu quelques ajustements au fil du temps, mais dans l’ensemble, ça manquait de moelleux, surtout sur des sorties longues ou à basse intensité.
Ici, grosse surprise : la mousse a été totalement revue, et ça change tout. Elle reste estampillée LIGHTSTRIKE, mais ce n’est clairement pas la même formule. On a une sensation beaucoup plus douce sous le pied : ça amortit, ça absorbe, sans pour autant s’écraser. Pour nous, quand on dit "tendre", c’est ça : un bon amorti, pas trop mou, pas instable, avec un vrai retour d’énergie derrière.
On a franchement hâte de voir ce que ça donne en sortie longue, ou sur des séances à allures variées. Parce que sur le papier (et au pied), ça coche toutes les cases d’une mousse polyvalente, moderne, et surtout enfin agréable à courir.
Bon par contre ne vous faites pas avoir ! Bien que les deux chaussures aient la même forme, ce n'est absolument pas la même mousse que sur la PRO EVO 1. Celle-ci est beaucoup plus légère, beaucoup moins dense et a un toucher de mousse / polystyrène. La mousse de la EVO SL est top, mais ce ne sont pas les mêmes.
Stabilité et durabilité :
Si on devait relever un point faible, ce serait la stabilité. La mousse étant très souple, certains coureurs pourraient ressentir un léger affaissement latéral, surtout quand la fatigue s’installe. Ça reste un détail, mais à noter si vous avez besoin d’un maintien plus ferme.
En termes de durabilité, après 200 km, rien à signaler. La semelle n’a pas bougé, la mousse est toujours aussi réactive, et le mesh est intact. Pas de doute, ça tiendra les 400 km sans souci — et probablement plus. Adidas nous a toujours habitué à une durabilité vraiment élevée, ce qui est un excellent point. Il faudra donc vérifier que cette EVO SL tient les engagements de la marque sur cet aspect.


Bilan de la EVO SL d'ADIDAS
Ce que nous avons aimé
👉 La mousse Lightstrike Pro version soft : un vrai tournant pour Adidas. Fini le béton, place à la souplesse sans mollesse.
👉 Le design : stylé, épuré, efficace. Les trois bandes redessinées sont une belle réussite.
👉 Le dynamisme : pour une daily, elle pousse fort. Et elle adore les allures seuil.
👉 Le rapport qualité/prix : 150 € pour une chaussure aussi performante, c’est très solide.
👉 Une daily trainer racée : ça fait du bien de retrouver des paires d'entrainement légères, abordables proches du sol et sans plaque carbone !
👉 La légèreté : au quotidien, c’est un vrai plaisir de l’avoir au pied. Elle a trouvé sa place dans notre rotation
Ce que nous avons moins aimé
👉 Légère instabilité : la souplesse a ses limites. Certains pieds neutres très exigeants pourront être un peu perturbés. Comme c'est mou parfois on doit compenser sur certaines foulées.
👉 Accroche perfectible : ça tient bien, mais pas autant que les semelles Continental habituelles.
Pour quel type de coureur/coureuses ?
Cette paire s’adresse à tout le monde : du coureur de 800 m au marathonien, elle a tout à fait sa place dans votre rotation de chaussures. Depuis qu’on l’a reçue, c’est avec elle que l’on fait tous nos tempos, et on en est hyper contents.
Pour un coureur débutant, ce sera une très bonne paire d’entraînement, du footing jusqu’à la VMA. Pour un coureur confirmé, ce sera une excellente paire pour le tempo et la VMA.
C’est une super pompe d’entraînement sans plaque, proche du sol. Les coureurs en demandaient depuis longtemps, surtout face à l’assaut incessant des plaques sur le segment entraînement — Adidas nous offre ici une très belle proposition.
Évidemment, elle n’est pas pertinente pour le trail ou les terrains très techniques.
C'est une chaussure qui va devenir un MUST HAVE du coureur !


Aparté important :
En fait, s’entraîner, 80 % du temps, c’est soit courir lentement, soit courir un peu moins lentement. Chez On Your Marks, on pense que ces 80 % peuvent se faire avec deux chaussures. Jusqu’à présent, on n’avait jamais trouvé de combo qui nous satisfaisait à 100 %.
Jusqu’ici, on avait testé, approuvé et recommandé maintes et maintes fois la ASICS Novablast, qui reste une masterclass totale. Mais on trouvait que dès qu’on devait faire du seuil, c’était trop mou, trop pantoufle.
Alors on recommandait avec celle-ci une paire un peu plus racée, mais vu le prix, ça pouvait vite revenir cher… et faire doublon avec les chaussures à plaque carbone.
Mais en écrivant ce test, on a eu une sorte d’évidence, un eureka, une révélation foudroyante :
et si, en prenant une paire de ASICS Novablast et une paire d’EVO SL, on avait trouvé le combo d’entraînement ultime ? Peut-être.
Le meilleur de la Novablast s’arrête là où commence le meilleur de l’EVO SL.
Les 80 % de l’entraînement sont couverts, le tout pour 300 € (moins même, vu que ce sont des paires souvent soldées).
Et ça, ça nous a fait plaisir.